Le Granier

Le mont Granier est un sommet situé dans les Alpes françaises, entre la commune de Chapareillan et celle d’Entremont-le-Vieux (département de la Savoie), limitant au nord-est le massif de la Chartreuse. Il domine la vallée du Grésivaudan et la combe de Savoie de sa face est d’une part, et la cluse de Chambéry de sa face nord d’autre part.

Cette face nord est constituée d’une falaise de près de 900 m de hauteur, apparue dans la nuit du 24 au 25 novembre 1248 à la suite d’un gigantesque glissement de terrain ayant fait disparaître une partie de la montagne. C’est probablement le plus grand éboulement connu de l’histoire de l’Europe. Le nombre de victimes est estimé à près de 1 000, et cette catastrophe a donné naissance à l’une des plus grandes falaises calcaires de France avec 700 mètres d’à-pic.

Le mont Granier domine le col du Granier, qui relie la vallée des Entremonts à la cluse chambérienne.




UN POINT SUR L’HISTOIRE

La configuration actuelle du Granier est issue d’un gigantesque mouvement de terrain survenu en  1248. Selon les spécialistes, une partie de la barre supérieure en calcaire massif a cédé et s’est éboulée sur des terrains marneux gorgés d’eau. Ce contact aurait provoqué un glissement de terrain avec des coulées de boues chargées de blocs  qui ont enseveli plusieurs villages faisant plus de 1000 victimes. Le volume du dépôt est estimé à plus de 500 millions de m3. A ce jour, il s’agit du plus grand éboulement connu en Europe de ce dernier millénaire.

Voir l’étude « les secrets du mont Granier » d’après Jean-Yves Maugendre de la Galerie Euréka

Plus récemment, plusieurs événements significatifs sont connus :
– [a] Juin 1953 : éboulement de 400000 m3 sur la face Nord sans dégâts (sauf forêt).
– [b] Octobre 1982 : 20000 m3 de matériaux s’effondrent en face Nord.
– [c] Janvier 2016 : un éboulement de 120000 m3 se produit sur le pilier Nord-Ouest au niveau de la croix du Granier.
– [d] Avril et mai 2016 : deux événements successifs  au droit du ravin du Diable. Le premier est estimé à 15000 m3 et le second à 30000 m3. Les matériaux éboulés ont été remobilisés en laves torrentielles affectant la RD 285A sur plusieurs semaines.
– [e] Janvier 2017 : un éboulement de quelques milliers de mètres cubes survient en face Nord.

En 2012, France 3 a réalisé un reportage sur les origines de l’éboulement du Granier




LES ÉVÉNEMENTS DE 2016

ÉBOULEMENTS DE JANVIER 2016

Description :
Éboulement du pilier NO de 120 000 m3.
Causes indéterminées (évolution naturelle de la falaise ?). Ecroulement résultant probablement d’une rupture progressive liée à une disparition de l’assise sous-jacente (sous cavage visible sur clichés antérieurs) et du découpage structural du massif.
Propagations extrêmes loin des premiers enjeux

Aléas résiduels :
Deux piliers sont identifiés comme potentiellement instables :

  • Le premier (en rouge) 3000 m3, est composé d’une roche très fissurée qui a été fragilisée par l’éboulement de janvier 2016. Une partie de ce compartiment se retrouve en surplomb. Sa rupture est possible à court terme.
  • Le second (en jaune) semble plus stable mais représente un volume de 25000 m3. Son découpage est peu marqué en face Ouest mais relativement franc en face Nord. Le pilier repose contre le massif lui conférant une certaine stabilité, néanmoins une fissure est apparue à sa base rendant son effondrement possible. Si ce pilier venait à rompre, la croix serait emportée.

Atteinte des enjeux habités exclue suite à un relevé des blocs éboulés et d’une modélisation

Actions de préventions :
Mise en place d’un périmètre d’interdiction lié à des chutes récurrentes de pierres et de blocs ;
Interdiction d’accès à la Croix, matérialisée par une barrière sur le sentier, liée à un risque d’effondrement de l’éperon sur lequel elle repose ;
Suivis de l’évolution des piliers « rouge et jaune » par des laboratoires de recherche (ISTerre et Edytem).




ÉBOULEMENTS DU PRINTEMPS 2016

Description :
Successions de plusieurs éboulements sur le pilier NE dont 2 conséquents (environ 15000 m3 le 29 avril et environ 30000 m3 le 7 mai). L’événement du 29/04 a provoqué une fragilisation de la falaise qui a entrainé les suivants. A priori, aucun lien avec l’éboulement de janvier.
Les propagations extrêmes sont éloignées des premiers enjeux (route et habitations).
Le dépôt de l’éboulement a été en partie remanié sous forme de lave torrentielle qui a affectée la RD (fermeture plusieurs semaines).

Voir la vidéo de l’éboulement du 7 mai 2016 filmé par drone

Aléas résiduels :
Trois masses ont été identifiées comme potentiellement instables :

  • En rouge : pilier de 60000 m3 en basculement (fissure ouverte sur parfois 2 m de largeur au sommet. Il est maintenu en base par la masse jaune. Sa chute est donc dépendante de ce compartiment jaune.
  • En jaune : compartiment de 20000 m3 fortement « chahuté » par le contexte tectonique et gravitaire (fauchage). Cette masse est fragile du fait de sa composition broyé et du fait du phénomène de compression exercé par le pilier rouge.
  • En bleu, un dièdre rocheux estimé entre 60000 et 90000 m3. Une fissure s’observe sur toute sa hauteur sur sa partie Nord. Probabilité de rupture moins importante que les 2 autres.

 
L’atteinte des habitations par des éboulements est exclue.
 
Une partie des matériaux éboulés reste mobilisable par des crues torrentielles. L’atteinte de la RD reste donc fortement possible.

Actions de préventions :

Mise en place d’un périmètre d’interdiction lié à des chutes récurrentes de pierres et de blocs ;
Suivis de l’évolution des compartiments instables par des laboratoires de recherche (ISTerre et Edytem) ;
Aménagement d’une plage de dépôt en amont de la RD vers la cabane forestière.

coulee

LES CONSIGNES DE SÉCURITÉ

Interdiction d’accès à la croix. Au-delà de la barrière située sur le sentier, la zone est interdite d’accès. Le risque d’effondrement est fort.

Interdiction d’accès aux zones exposées aux chutes de pierres et de blocs définies sur le périmètre d’interdiction ci-dessous (arrêtés municipaux d’interdiction d’accès à certaines zones des communes de Chapareillan et d’Entremont-le-Vieux soumises à un risque d’éboulement).




LE NON RESPECT DES RÈGLES EST PASSIBLE D’UNE CONTRAVENTION

Arrêté inderdisant l’accès au Mont Granier du 22 août 2017

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